« Beaucoup d’enfants n’entrent jamais à l’école et parmi ceux qui y entrent, bon nombre n’achèvent pas leur cycle scolaire. Or, l’abandon scolaire précoce constitue un obstacle à l’égalité des chances dans la société et une perte énorme d’opportunité et des ressources investies dans l’éducation des enfants, aussi bien en ce qui concerne le Gouvernement que les ménages ».
Cette triste réalité a fait l’objet d’une étude axée sur l’opérationnalisation des stratégies de réduction des abandons scolaires en RDC, qui s’est fixée comme objectif de mettre en place des mécanismes coûts-efficacité d’opérationnalisation des stratégies de réduction du décrochage scolaire qui ont été ciblées dans la Stratégie Sectorielle de l’Education et la Formation, SSEF.
La validation de cette étude a eu lieu ce mercredi 12 juin 2019 en la Résidence St pierre Claver Servico/Kinshasa, à 10h00’, en présence des différents acteurs et partenaires du secteur de l’éducation et la formation en RD Congo.
Avant toute chose, l’étude a permis de comprendre les raisons qui poussent les enfants à abandonner précocement les études, en répondant notamment aux questions ci-après :
- Quelles sont les principales causes des abandons scolaires en RDC, notamment les abandons précoces ?
- Quelle est l’ampleur du phénomène des abandons scolaires selon les catégories d’enfants concernés par le phénomène ?
- Quelles sont les stratégies de lutte contre les abandons scolaires prônées par la SSEF?
- Quel plan d’’opérationnalisation des stratégies retenir pour lutter de manière efficace et efficiente contre les abandons scolaires en RDC.
Un taux d’abandon scolaire élevé
D’après M. Hamissou O., Spécialiste en éducation au SPACE, le taux d’abandons scolaires en RDC a atteint des proportions inquiétantes.
En effet, en 2013, ce taux se situait à plus de 22% aussi bien en première année qu’en dernière année du primaire. Cela veut dire que, sur 3 millions d’enfants admis en première année primaire au cours de cette année scolaire, près de 700 000 d’entre eux avaient quitté le système en cours ou à la fin de l’année.
Par ailleurs, 305 000 élèves avaient abandonné l’école avant la fin de la 6ème année sur les 1 370 000 inscrits à ce niveau d’études en 2013. Les filles sont autant concernées que les garçons, aussi bien, en début qu’en fin du cycle primaire.
Quelques causes identifiées
Sans être exhaustif, l’étude susmentionnée a épinglé quelques faits à la base de la recrudescence du taux d’abandon scolaire. Il s’agit entr’autres :
- Du non-paiement des frais scolaires directs et indirects (facteur prédominant) ;
- Des distances entre l’école et le domicile des parents (éloignement, insécurité) ;
- De la mauvaise qualité des enseignants ;
- De l’Insécurité autour de l’école et à l’école ;
- De l’âge d’entrée en première année du primaire ;
- Du facteur genre, surtout en milieu rural ;
- Des coûts d’opportunité en milieu rural et minier ;
- Du manque de soutien des parents pour les études de leurs enfants ;
- des travaux domestiques (champs, mines, pêche, etc.)
- De la pauvreté et la ruralité…
Un plan d’action opérationnel pour lutter contre les abandons scolaires
Pour être plus complète et pertinente, l’étude sur l’opérationnalisation des stratégies de réduction du taux d’abandons scolaires en RD Congo, a proposé quelques pistes de solution résumées dans un plan d’action opérationnel. Elle s’est appuyée sur les aspects suivants :
- Stratégies visant à réduire les barrières financières ;
- Stratégie visant à réduire ou compenser la distance domicile-école ;
- Politiques visant à réduire les barrières de genre ;
- Stratégies d’amélioration de la qualité des apprentissages scolaires
Avec la participation des représentants des partenaires techniques et financiers, de la société civile, du syndicat des enseignants et de la coordination des écoles conventionnées, l’étude sur l’opérationnalisation des stratégies de réduction du taux d’abandons scolaires en RD Congo, a été validée moyennant quelques amendements.
Pour rappel, cette étude a été réalisée par le SPACE, avec l’appui financier du projet PAQUE.
Communication SPACE